Noël approche : Le temps qui prépare la fête de Noël pour les chrétiens s’appelle l’Avent.
Pour les chrétiens orthodoxes, il va du 15 novembre au 24 décembre inclus.
Pour les protestants et catholiques, le temps de l’Avent commence le quatrième dimanche avant le 25 décembre, donc selon les années entre le 27 novembre et le 3 décembre. Le premier dimanche de l’Avent, est le début de l’année liturgique.
En 2023, le premier dimanche de l’Avent est le 3 décembre.
Qu’est-ce que l’Avent ? C’est une période d’attente, de préparation à la naissance de Jésus à Noël.
Que signifie "Avent" ? Ce mot vient du latin "adventus" qui signifie avènement.
On emploie ce mot en latin pour designer la venue du Jésus parmi les hommes, à la fois par sa naissance et son retour glorieux à la fin des temps. Puis ce mot a été utilisé pour designer le temps liturgique qui précède Noël.
Quelle est l’origine de l’Avent ? C’est au sixième siècle, avec le pape Grégoire qu’a été instauré l’Avent.
L’Avent pour les orthodoxes
Dans l’orthodoxie, la préparation à Noël est un carême, une période de jeûne, on ne doit pas manger de viande. En France, et en Europe occidentale en général, où Noël est fêté le 25 décembre par les orthodoxes, le carême de Noël va du 15 novembre au 24 décembre inclus. Il dure 40 jours et il est plus long que le temps de l’Avent catholique qui commence le quatrième dimanche avant le 25 décembre, donc selon les années entre le 27 novembre et le 3 décembre.
Il n’est pas, comme pour les catholiques et certains protestants, le début de l’année liturgique. L’année orthodoxe commence le 1er septembre, huit jours avant la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu (8 sept).
Pendant ce temps, les orthodoxes reprennent, pas à pas, les étapes de l’Alliance, avec Dieu. Ils écoutent les prophètes et reçoivent leurs promesses. Ils vénèrent la lignée sainte des Ancêtres du Seigneur, David est le pivot de cette race, l’icône du Christ. Ils cherchent Bethléem avec Michée, et trouvent la grotte avec les mages, contemplent avec Isaïe la Vierge qui enfante l’Emmanuel : Dieu avec nous. Les deux dimanches qui précèdent la Nativité sont consacrés à la mémoire des Saints Ancêtres du Seigneur et des Saints Pères, patriarches et prophètes. L’Epître aux Hébreux évoque ces hommes et ces femmes (He 11,32-40) qui sont célébrés dans ces offices précédant la Nativité.
Ce texte a été écrit avec la collaboration de Sandrine Caneri, vice-présidente de l‘Amitié Judéo-Chrétienne de France, d’après Catéchèse orthodoxe, tome I, L’Incarnation, Cerf, 1985.
L’Avent pour les protestants
Il y a peu de différences entre la façon de voir l’Avent pour les protestants et les catholiques.
Ressources sur internet :
Une vidéo amusante suisse
Campus Protestant : un texte et une vidéo
L’Avent pour les catholiques
Les catholiques étant les chrétiens majoritaires en France, leur tradition est la plus connue. Il existe de nombreux sites, notamment ceux des différents diocèses, qui vous donneront toutes les informations sur l’Avent pour les catholiques. Par exemple :
CEF : Le sens de l’Avent
Site du cybercuré
Notons que contrairement aux orthodoxes, Il n’est pas marqué par le jeûne pour les catholiques. Il est un temps d’espérance et une invitation à être vigilent.
Au seuil de l’Avent
Une réflexion de Jean-Pierre Lémonon en 2011, prêtre du diocèse de Valence, professeur émérite de la faculté de théologie catholique de Lyon et ami de longue date de l’AJCF.
Au cours des quatre semaines qui précèdent Noël, nous nous préparons à célébrer l’événement qui a bouleversé notre histoire : Dieu nous donne son Fils, Jésus de Nazareth. Il prend ainsi visage d’homme et vient partager notre humanité. L’Avent est un temps d’attente joyeuse. Nous rejoignons l’espérance du peuple juif attendant le Messie, l’envoyé de Dieu par excellence. En fait, le don de Dieu dépassera toute représentation humaine.
Au 1er siècle de notre ère, l’espérance du peuple juif n’est pas un simple souhait ou l’expression d’un désir ; elle s’appuie sur une longue histoire, celle de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Au cours de l’Avent une promesse est faite à un monde qui, par beaucoup de côtés, semble désenchanté : Dieu se fait proche de notre humanité. Quand Jésus prend corps et naît à Bethléem en Judée, il apparaît au sein d’un peuple qui ne compte pas aux yeux des hommes. Au cours de son histoire ce peuple a souvent été humilié et meurtri. Il est pourtant investi d’un rôle spécifique : il est le témoin d’une longue histoire, celle de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Notre Dieu n’est pas un Dieu lointain, mais un Dieu attentif à l’histoire des hommes.
Pour nous faire vivre cette histoire de l’Alliance indéfectible entre Dieu et les hommes, un rite nous est proposé pour les dimanches de l’Avent. Au seuil de chaque semaine une bougie est allumée. Les quatre bougies symbolisent l’histoire du salut ; nous sommes invités à revisiter celle-ci dans l’attente de la célébration de Noël. Chaque lumière revêt un sens particulier. La première, allumée cette année le 27 novembre, symbolise le pardon de Dieu. Le Dieu qui se manifeste dans l’histoire est le Dieu qui, par le Christ, nous offre son pardon et place le pardon au cœur des relations humaines. Dieu, le père de Jésus Christ, pardonne à l’homme pécheur comme le rappellent les premières pages de la Bible ; il ne laisse pas dans le désespoir Adam et Ève, figures de notre humanité toujours prête à rompre l’Alliance. La bougie allumée le dimanche suivant rappelle la foi des patriarches ; ceux-ci répondent à l’appel de Dieu et se mettent en route sans savoir où ils seront conduits. Ils acceptent de ne pas tout maîtriser et font place à l’imprévu. Le troisième dimanche est célébrée la foi de David ; celui-ci découvre la pérennité de l’Alliance.
L’homme peut refuser l’Alliance, mais Dieu n’est jamais infidèle à ses promesses. Enfin, le dernier dimanche de l’Avent, nous découvrons les prophètes ; ils annoncent et réclament un règne de paix et de justice. Ce parcours spirituel de l’Avent est dépourvu de sens s’il ne conduit pas chacun d’entre nous à se mettre au service de l’édification d’un monde de justice et de paix : « martelant leurs épées, ils en feront des socs, de leurs lances, ils en feront des serpes. On ne brandira plus l’épée nation contre nation » (Isaïe).
Chacun, à sa mesure, dans la force de l’Esprit, est appelé à apporter sa pierre à la construction d’un monde juste où, pour tous les hommes, il fait bon vivre.
Père Jean-Pierre Lémonon , 27 Novembre 2011
Repris sur le site AJCF avec l’accord de l’auteur.