C’est une initiative privée qui crée à Lyon au lendemain de la guerre 1946 un groupe de rencontre et de dialogue spirituel, né de l’amitié de deux anciens chefs associés dans le scoutisme français, l’avoué Émile Rodet, des Scouts de France catholiques, et le négociant Alfred Lazare, des Éclaireurs israélites, engagé comme son frère Lucien au maquis juif de Vabre (Corps franc de la Montagne noire). Ces deux amis s’unissent pour mener à Lyon la tâche à laquelle Jules Isaac appelle juifs et chrétiens : lutter contre l’ignorance mutuelle, mère des préjugés, et particulièrement contre l’héritage de l’antijudaïsme chrétien, source d’antisémitisme chez de nombreux catholiques qui lors du génocide nazi sont restés indifférents ou complices. Émile Rodet et Alfred Lazare réuniront mensuellement chez le premier une quinzaine d’amis, juifs et chrétiens, pour de libres échanges où ils apprennent à se connaître, à se comprendre.
Ce groupe privé sans étiquette n’a pas d’abord de lien avec l’Amitié judéo-chrétienne (AJC), créée en 1948 sous l’impulsion de Jules Isaac à la suite de la Conférence internationale de Seelisberg.
Nous empruntons ces lignes à Bernard Comte, historien, membre de longue date de l’AJCF de Lyon : il a écrit un article sur l’histoire de l’Amitié Judéo-Chrétienne de Lyon pour le numéro de Guescher de 2016. Vous pouvez télécharger l’article complet ci-dessous :